Loco Con Da Frenchy Talkin’ – Shaka Ponk

Qui c’est ? Shaka Ponk

C’est quoi ? Loco Con da Frenchy Talkin’, leur premier album

De quand ça date ? 2006

Chez les afficionados de SHK PNK, « Loco con da frenchy talkin’ » désigne autant un album que la période ayant précédé sa sortie. Il faut dire que la gestation de cet opus fut longue… et ardue.

Plusieurs années durant, ce qui était à l’époque un collectif a cherché à créer quelque chose d’innovant, mêlant l’image au son, le rap* au punk* et la funk* au rock*. D’abord basé à Paris, tout ce petit monde accompagné de Goz, leur mascotte, s’exila dans un ancien bunker à Berlin à la recherche d’amour, gloire et beauté. Leur œuvre est là-bas appréciée mais pas à assez grande échelle : leur entreprise peine à décoller. Les fins de mois sont dures mais le collectif s’accroche et sort quelques EP et mini albums (en édition très limitée cependant). Quelques-uns de leurs meilleurs titres (à mon sens, comme d’habitude) sont seulement présents sur ces rares disques… mais la magie d’Internet nous permet d’en écouter quelques versions :

Groovy et bourrin, un boogie tout ce qu’il y a de plus efficace.


Ou comment passer d’un riff imparable à de la funk.

Les titres dont nous allons parler sont ceux qui furent choisis pour constituer le tant attendu premier album. Je précise que je le possède dans sa réédition de 2009 : les morceaux que je partagerai seront donc les dernières versions distribuées. L’opus est plutôt riche en titres (14) et assez long (58 minutes) mais sa construction fait que même si l’écoute en une fois n’est pas difficile, on peut tranquillement écouter les morceaux indépendamment les uns des autres sans perdre en intensité.

Disto Cake est une bonne synthèse de l’album : grosse disto sur la guitare, chant rappé mêlé à un d’autres voix mélodiques, beats funky et du groove de partout. Eh là Mala Lama Laïco est dans la même veine tout étant un peu plus électronique avec sa batterie programmée. Hell’O termine le trio de tête avec un riff terriblement efficace…

Je crois que ce clip est soumis à une limite d'âge sur YouTube. Dans le doute, si vous êtes mineur.e, ne cliquez pas :3

Les titres suivants sont de belles illustrations du savant mélange de sonorités électroniques et « organiques » pratiqué par Shaka Ponk, non pas en les séparant (comme dans Disto Cake) mais aussi en les mêlant intimement. Mention spéciale à Techno Kills et à sa batterie simple et pourtant géniale.

Shaka Ponk réalise la plupart de leurs clips, facilement reconnaissables grâce à leur pâte graphique. Iels délèguent cependant quelque fois la tâche vidéo à d’autres, comme pour le clip de Fonk Me :

Après Watch’ha faisant la part belle à la cowbell, Dot Coma revient à un rock plus classique  : pas de côté funky et moins d’effets électroniques. C’est sans doute le morceau le plus « conventionnel » de l’album (ce qui n’enlève rien à sa qualité) et il a longtemps été joué en concert : jusqu’en 2013, alors que deux autres albums étaient sortis entretemps.

My Boom is Bumping est un morceau assez discret dans la discographie de SHK PNK avec sa guitare acoustique et sa progression plutôt tranquille. Le groupe a sorti d’autres titres du même genre, tel Alak O’kan sur l’album suivant, mais My Boom n’a jamais été promu ou même joué en live… Une partie des paroles seront toutefois reprises dans Black Listed, un morceau de leur quatrième album.

On arrive à Da Teen Town, mon pêché mignon ponkien. Un peu similaire aux trois premiers titres avec son chant rappé et ses refrains à grosse disto, ce morceau possède une partie de batterie variée… et une fin ayant une forte propension à faire secouer les têtes -histoire de rappeler les influences metal* et punk hardcore* du groupe. Je n’ai jamais pu écouter une version live de ce morceau, mais une vidéo permet d’imaginer un peu son intensité.

Un extrait d'une version live lors d'un concert qui date un peu...

Le bondissant Popa Booya Boosta Can permet de faire une pause entre les deux versions de Spit. La première est la version ralentie. Toute en douceur avec sa guitare acoustique, c’est un magnifique exemple de ce qu’on peut faire avec une bonne utilisation d’un vocoder et de nappes de violons synthétiques. Il y en a juste assez pour que ça apporte quelque chose au morceau. La version normale est beaucoup plus enragée, avec son chant scandé, ses larsens et sa sonorité plus massive. Ce morceau est tellement prenant qu’il a été choisi pour clôturer en apothéose le premier concert de Shaka Ponk à l’Accord Hotel Arena Bercy !


On ralentit un peu…

… mais pas trop quand même.

Concluant l’album, Sonic est une sorte de morceau lunatique et instable. Il alterne passages embrumés et violents, ce qui dégage une ambiance à la fois zen et dévastatrice. Peut-être pour faire le lien avec le texte sur la drogue et imager les effets qu’elle peut procurer…

Parlons des paroles chantées sur cet album, justement. Elles abordent des thèmes très variés, et pour cause : ce n’est pas le groupe qui en est à l’origine. Chaque texte est issu d’une histoire, discussion ou anecdote racontée au groupe par une personne extérieure et que Shaka Ponk réadapte en chanson. Le mélange de langues utilisé permet aussi de donner une musicalité particulière à ces textes en augmentant la diversité des sons prononçables.

Nous voici ainsi arrivés à la fin de ce très bon opus. La musique de Shaka Ponk, si elle est toujours aussi variée, s’est depuis raffinée. Les autres albums du groupe sont bons. Mais c’est bien l’énergie brute se dégageant de Loco Con da Frenchy Talkin’ qui fait tout son charme.

 

 

*Si vous voulez en savoir plus sur les styles de musiques évoqués dans cette chronique, en voici quelques exemples :

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