Cet article est écrit à chaud. J’y ferai peut-être d’importantes modifications ultérieurement. J’avoue avoir un peu de mal a exprimer clairement ma pensée.
Je suis en train d’écouter une playlist aléatoire que me propose YouTube suite à ma recherche « Eagles of Death Metal ».
Eagles of Death Metal est un groupe de rock étasunien qui aime les guitares, les moustaches et les filles en petites tenues. Suite à la sortie de leur dernier album, ils sont en tournée un peu partout dans le monde pour le mettre à l’épreuve de la scène. Cette tournée marqua donc une étape à Paris, le 13 novembre dernier, dans la salle de spectacle du Bataclan.
Le même soir se disputait un match de football opposant l’équipe de France à l’équipe d’Allemagne sur la pelouse du Stade de France à Saint-Denis.
Le même soir, beaucoup de monde profitait d’une soirée plutôt agréable dans les bars et restaurants parisiens.
Un moment de joie pour tous ces supporters, sportifs, mélomanes et bons vivants.
Mais la Joie s’est faite attaquée froidement, sans sommations par son ennemie de toujours : la Peur.
Des kamikazes se font sauter aux abords du Stade de France.
Un homme sort de sa voiture, assassine les clients d’un restaurant.
D’autres s’attaquent à la terrasse d’un bar.
Et des hommes en armes prennent d’assaut le Bataclan.
La peur est voulue, coordonnée et meurtrière. Elle remplit sa mission funeste.
La peur se répand et envahit Paris.
Personne ne sait exactement ce qui se passe, alors tout le monde s’inquiète et imagine le pire.
A mesure que les informations arrivent, le constat est fait : les rues de Paris ne sont plus sûres. Mais elles sont encore gorgées de monde célébrant le commencement du week-end. Alors ceux qui sont à l’abri s’organisent pour permettre aux autres de l’être. Sur Facebook et Twitter apparaît #PorteOuverte : ce mot-clé est utilisé par les personnes pouvant abriter les autres. De très nombreuses portes sont prêtes à s’ouvrir et à accueillir la Joie alors que la Peur se déverse dans la rue comme une pluie diluvienne.
Les secondes, les minutes et les heures passent. Les forces de l’ordre parviennent finalement à contrôler la situation.
La Peur a frappé un grand coup, mais la Joie n’est pas tombée.
La nuit se finit et la France se retrouve endeuillée à son réveil.
L’état d’urgence est décrété, les frontières sont fermées. Les invocateurs de la Peur se manifestent : Daech. Les personnalités politiques de tous bords commentent la macabre actualité. Les hommages aux victimes se succèdent. On essaie de soigner la Joie mutilée au nom d’un Dieu qui prône l’amour de son prochain en premier lieu.
Mais pour le gouvernement, s’il faut panser ses plaies, il faut aussi se préparer : « la France est en guerre » dit le Président. Se préparer à cribler de bombe un pays en guerre civile, à modifier la Constitution pour élargir le droit d’utilisation à leur arme pour les forces de l’ordre et à exclure encore plus de la société les personnes radicalisées en les destituant de leur nationalité. Un plan de bataille étudié et chargé.
J’ai dû louper la partie du plan détaillant comment combattre la radicalisation et la haine entre les communautés. Celle qui démontre qu’une démocratie est infaillible et sait le rester en toutes circonstances en garantissant les libertés les plus fondamentales à ses participants. Car si la Joie a été rappelée, c’est bien la Peur qui est au centre de ce plan.
C’est donc à nous de réfléchir à ce que la Joie devienne infiniment plus forte que la Peur.
Je continuerai à écouter « la musique du diable », comme la décrivent les intégristes de tous poils, car elle est belle, vivante et m’amène la Joie.